Cette semaine s’est tenue à Genève une conférence, suivi d’un séminaire, sur le thème de la COMMUNICATION NON VIOLENTE (CNV). Comme cela fait des années que j’entends parler de cette méthode de communication innovante dans la gestion de conflits, j'ai décidé de m'y rendre pour en savoir un peu plus...
Pour vous expliquer clairement la philosophie et l'histoire de cette méthode, j'ai résumé pour vous un texte écrit par Joshua WACHTEL et traduit par Nicolas Bagnoud, publié le 20 mars 2009 (voir ce site):
Dominic Barter qui était le conférencier clé de ces rencontres, est un Anglais installé au Brésil depuis une quinzaine d’années. Il a vite été confronté à la violence urbaine et notamment celle des enfants, dont les grands frères étaient déjà les ‘kaïds’ dans des gangs de drogue. Le déséquilibre de richesse flagrant et une banalisation de la violence sont les raisons qui expliquent que les assassinats sont la principale cause de décès chez les moins de 25 ans dans les bidonvilles de Rio.
Dominic a commencé à travailler avec les habitants des favelas, pour les aider à consolider des options non-violentes dans leurs rapports avec les jeunes délinquants, pour que les communauté avance vers des relations plus paisibles au quotidien. Il s’est basé sur la médiation par la CNV en créant des ‘cercles restauratifs’ : créer un espace entre les personnes impliquées dans un conflit pour le désamorcer par l’écoute, la compréhension, et l’empathie.
Pendant le séminaire, nous avons pu assister a un tel cercle, dans lequel un conflit a été rapporté : un couple qui ne payait pas son loyer, et la propriétaire de l’appartement ayant besoin de cet argent pour vivre. La situation entre les parties s’était tellement envenimée que tout dialogue était devenu impossible et la propriétaire envisageait de faire valoir ses droits par la Justice.
Par le biais d’un jeu de rôle – les locataires, les voisins, la propriétaire, et le médiateur (aussi appelé ‘facilitateur’ du dialogue) – une dynamique s’est installée qui, par le jeu de questions précises sur les sentiments, frustrations et angoisses de chacun, a aidé à rétablir la confiance entre les parties et l’espoir de désamorcer le conflit.
Cette méthode de Justice Réparatrice s’adresse également aux adolescents délinquants et a réussi à réduire le renvoi au tribunal au Brésil de 50% depuis le lancement de cette politique.
Dominic Barter est depuis 2004 directeur du programme de formation et consultant pour des projets pilote en Justice Restaurative auprès du Département de la Justice Brésilien, en collaboration avec l’Organisation pour l’Education scientifique et culturelle des Nations-Unies.
Nous espérons que ce type d'initiative - Cercles restauratifs et CNV - constitueront des pistes de réfléxion intéressantes pour nos amis en Casamance et ailleurs, afin que chacun puisse s'épanouir en paix, au sein de communautés sereines et vivant en harmonie...
Voir aussi cette excellente vidéo d'une interview de Dominic Barter qui explique lui-même sa technique de CNV : Les cercles restauratifs